Le comité technique de la FLASSA vient d’organiser une première formation à la réanimation cardio-pulmonaire avec défibrillateur (CPR) et oxygénothérapie assurée par Dr Philippe Welter et Jean-Louis Gindt, moniteur de la FLASSA.
Dans cette formation pour plongeurs de deux heures tous les participants pouvaient entraîner et approfondir les gestes qui sauvent une vie, notamment la compression thoracique, la ventilation par bouche-à-bouche et avec AMBU (ballon autoremplisseur à valve unidirectionnelle), l’usage d’un défibrillateur externe semi-automatique, resp. automatique, la manipulation d’un kit d’oxygène (à disposition dans tous les bases de plongée) ainsi que les gestes de la position latérale de sécurité (Stabile Seitenlage). Les mannequins MiniAnne ont été mis à disposition par le « Éischt Hëllef Team Kolléisch » - www.ehtk.lu.
Cette formation a eu lieu dans la base nautique de Lultzhausen le 11 et le 26 juin 2016, ceci dans le cadre des épreuves pratiques pour les candidats P3. Toutefois cette formation était ouverte à tous les plongeurs de la fédération. Et en effet : des 25 participants, il y avait 9 candidats P3 et 16 guides de palanquée P3 resp. P4. Les plongeurs venaient de six clubs de plongée, notamment du SACL (avec 13 participants), du SASD (avec 6) ainsi que du SARA, CPPGL, CNP et des Staudivers.
Tous les participants à cette formation recevront un certificat du Luxembourg Resuscitation Council resp. de la campagne de sensibilisation « réagis! » -www.reagis.lu / www.lrc.lu
La théorie de la réanimation cardio-pulmonaire
Les éléments suivants suivent les nouvelles directives de réanimation 2015 du European Resuscitation Council ERC - https://cprguidelines.eu/. Le texte français reproduit ici suit la traduction réalisée par et sous le contrôle du Conseil Belge de Réanimation.
Réanimation cardio-pulmonaire (RCP) de base de l’adulte et
défibrillation externe automatique (DEA)
Une démo vidéo en anglais publiée par l’European Resuscitation Council – Basic Life Support with use of Automatic External Defibrillator – peut être visionnée sur YouTube : https://www.youtube.com/watch?v=fb29LCjX4-E
- Contrôler la respiration et appeler le 112 : Si la victime ne réagit pas et ne respire pas normalement, elle est en arrêt cardiaque. Elle requiert donc une RCP. Les témoins et les opérateurs du centre de secours 112 doivent suspecter un arrêt cardiaque chez les patients souffrant de convulsions.
- Compressions thoraciques (massage cardiaque) : Les personnes assurant la RCP devraient procéder à des compressions thoraciques sur toutes les victimes d’un arrêt cardiaque. La réalisation d’une RCP de haute qualité reste une pratique essentielle pour améliorer la survie. Les personnes assurant une RCP devraient réaliser des compressions thoraciques d’une profondeur adéquate (environ 5 cm, mais pas plus de 6 cm chez l’adulte moyen) selon une fréquence de 100-120 compressions par minute. Après chaque compression, il faut s’assurer du relâchement complet du thorax, en minimisant l’interruption des compressions thoraciques.
- Insufflations (ventilation artificielle) : Si personnes assurant la RCP ont été formées et qu’elles sont capables de réaliser des insufflations, elles devraient combiner compressions thoraciques et insufflations. En cas d’alternance de compressions et de ventilations, il faut insuffler un volume d’air suffisant pendant environ 1 seconde pour permettre l’élévation visible de la cage thoracique.
Le rapport compressions thoraciques/ventilations reste de 30/2. Il ne faut pas interrompre les compressions thoraciques pendant plus de 10 secondes pour réaliser les insufflations. - Une défibrillation dans les 3 à 5 minutes après le collapsus permet d’obtenir des taux de survie de 50 à 70 %. Toute personne pratiquant une RCP peut procéder à une défibrillation précoce en utilisant les DEA (Défibrillateur Externe Automatique) publics et disponibles.
- La procédure de RCP de l’adulte peut être appliquée sans danger aux enfants sans réaction et ne respirant pas normalement. La profondeur des compressions thoraciques effectuées chez les enfants doit être d’au moins un tiers de l’épaisseur de la cage thoracique (4 cm chez les nourrissons, 5 cm chez les enfants).
Chaine de survie en cas de noyade
La noyade est une cause courante de décès par accident. La chaîne de survie en cas de noyade décrit 5 maillons essentiels permettant d’améliorer la survie : prévenir la noyade, reconnaître la détresse, fournir des dispositifs de flottation, sortir de l’eau et donner des soins si nécessaire. Les témoins jouent un rôle primordial pour les premiers secours et la réanimation. Après avoir passé en revue les indicateurs pronostiques spécifiques, l’ILCOR (International committee responsible for coordination of all aspects of cardiopulmonary and cerebral resuscitation worldwide) a constaté qu’une durée d’immersion inférieure à 10 minutes était associée de très grandes chances d’issue favorable. L’âge, le temps de réponse des services de secours médicaux, le type d’eau (douce ou salée), la température de l’eau et la présence d’éventuels témoins ne constituaient pas des indicateurs prédictifs utiles pour la survie. Une immersion dans de l’eau glacée peut élargir la fenêtre de survie de la victime et justifier des recherches et des tentatives de sauvetage prolongées. La séquence BLS (basic life support) en cas de noyade souligne l’importance cruciale de lever rapidement l’hypoxie.
Algorithme Réanimation de base en cas de noyade.
L’algorithme change légèrement en cas de noyade. Lors d’une noyade, l’arrêt cardiaque est une conséquence d’un arrêt de la respiration, donc d’une hypoxie grave. C’est pourquoi 5 ventilations initiales devraient lever l’hypoxie. Ensuite il faut continuer avec des compressions thoraciques/ventilations avec le rapport 30/2 en suivant l’algorithme de la réanimation cardio-pulmonaire de base de l’adulte.
Les lecteurs trouveront des descriptifs détaillés ainsi que des résumés en anglais et allemand dans ce document pdf. (CPR_support.pdf)
La pratique régulière des gestes qui sauvent une vie prévaut toute théorie
Le CT de la FLASSA recommande à tous ses guides de palanquée ainsi qu’à tous les plongeurs d’entraîner régulièrement les gestes élémentaires de secourisme, notamment la réanimation cardio-pulmonaire et l’oxygénothérapie. C’est pourquoi la FLASSA va proposer des cours analogues dans les années à venir.
Jean-Louis Gindt